Dès mes premiers bulletins de notes, il est apparu que j’étais plutôt bon en classe. Durant mes années primaires, je n’ai eu pratiquement aucune concurrence. J’ai poursuivi au collège avec d’excellentes moyennes. A ce moment, j’avais en tête un parcours doré dans l’informatique, une autre de mes passions.
J’ai donc poursuivi au lycée avec une série Scientifique, option Sciences de l’Ingénieur et spécialité mathématiques. Le baccalauréat a été une formalité à laquelle j’ai apposé une mention Assez Bien. Curieusement, les matières dans lesquelles j’ai perdu le plus de points (ce qui m’a certainement valu de rater la mention Bien) étaient Français, Histoire-Géographie et Philosophie. Pour un profil scientifique, c’était plus ou moins acceptable. On pourrait prétexter un désintérêt total pour des matières à coefficients faibles dans la série S. Mais pour mon entourage, c’était inacceptable compte tenu de mon intérêt pour les lettres.
Seulement, je dois avouer que je me suis rapidement fâché avec le français de lycée et la philosophie. On nous enseignait à deviner « ce que l’auteur a voulu dire, exprimer » à travers différentes figures de style. Chaque analyse de texte faisait appel à la même méthode que je trouvais aberrante. Comment peut-on prétendre savoir ce que pense ou ressent un auteur qu’on n’a jamais connu ? Pour avoir moi-même pratiqué un peu d’écriture, j’étais bien incapable de dire que j’ai utilisé sciemment telle ou telle figure de style pour exprimer ceci ou cela. Alors comment les autres pouvaient-ils le faire à ma place ? J’ai donc abandonné l’idée de travailler en cours de français. Les notes ont suivi le même chemin. Ce côté « imposé », je l’ai aussi retrouvé en philosophie. On nous rabâchait sans cesse les mêmes méthodes d’analyse de texte, de développement d’une idée, alors que la philosophie, amour de la sagesse n’est pas un simple dérivé des cours de français. La philosophie tente entre autre d’apporter des réponses aux questions que se pose l’humanité, consciemment ou inconsciemment. Or, durant mes cours, je n’ai pratiquement pas vu d’historique de la pensée. Un genre de résumé des différents courants de pensées à travers les âges, rappelant l’état des choses à l’époque et expliquant l’origine de ces courants, ce qu’ils apportaient de nouveau… J’étais tout simplement perdu.
Mais ces réflexions ne sont venues que bien plus tard. Pour l’heure, j’avais un baccalauréat en poche et je me dirigeais vers une école d’ingénieur prestigieuse…
5 - Fâché avec le français...
Publié par
Fabien
samedi 22 mai 2010
Libellés : parcours scolaire
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